Historique

Pierre DALMOND, un prêtre tarnais du diocèse d'Albi fonde l'Eglise Catholique à Madagascar.
 Né le 16 décembre 1800 à Cambieu, alors commune d'Ambialet, actuellement sur la commune de Villefranche d'Albigeois dans le département du Tarn en région Occitanie, Pierre Dalmond  fait ses études secondaires sur la commune de Curvalle au lieu-dit "Lafage" dans une école ecclésiastique qui devint plus tard le Petit Séminaire de Massals. Il entre ensuite au Grand séminaire de Montpellier dont Albi dépendait.

En 1824, année de son ordination sacerdotale à Albi, il demande à Monseigneur Brault, Archevêque d'Albi, de le laisser aller pour les Missions Extérieures. Celui-ci, sans refuser la proposition, l'envoie d'abord travailler à Saint Pierre de Gaillac, comme vicaire, et l'année suivante comme curé à Marnaves, canton de Vaour.

En 1826, autorisé, P. Dalmond s'adresse au Séminaire du Saint Esprit qui a charge de fournir en ministres du culte les "îles" des Antilles et de Bourbon (La Réunion) qui l' envoie à la Guadeloupe.

En 1829, il est rapatrié, malade des fièvres. Guéri, il fait un voyage à Rome où il rencontre le futur Grégoire XVI, le Cardinal Capellari, qui lui donne le titre de "missionnaire apostolique" ; ce qui lui permet de servir dans la circonscription missionnaire de son choix. Au retour de Rome, à Paris, il rencontre Henri de Solages qui vient d'être nommé Préfet Apostolique dans l'Océan Indien. Celui-ci l'engage à partir avec lui dans la perspective d'aller travailler à Madagascar.
En 1831, ils arrivent à Saint Denis de la Réunion. Mais en 1832, H. de Solages qui a tenté de se rendre à Tananarive, échoue et meurt sur la côte est de Madagascar, à Andevoranto le 8 décembre.

Début de la mission à MADAGASCAR

Pierre Dalmond songe toujours à Madagascar et s'inscrit dans les pas de Henri de Solages ; souhait qu'il exprime dans une lettre du 7 août 1835 : " C'est pour cela que je suis venu à Bourbon." Dans ce but, il apprend le malgache auprès d'exilés. Un an plus tard, il écrira : " J'irai au mois de juin prochain passer quelques mois à Madagascar, pour y revenir l'année suivante et y rester définitivement s'il y a du bien à faire ou, dans le cas contraire, y renoncer pour toujours."
 
Le 16 juillet 1837, il débarque dans l'île Sainte Marie avec un malgache Philippe ; île située sur la côte est a une superficie de 300 Km². Toujours soucieux de communiquer, il traduit avec les gens qui l'ont accueilli un dictionnaire, un abrégé de catéchisme et les prières essentielles. Qu'il fera imprimer en 1841.  "Muni de ce "bagage" et d'un accordéon, il part sillonner l'île où partout il reçoit un excellent accueil.

Le 24 août 1837, il célèbre les premiers baptêmes: 7 adultes et 40 enfants : l'Eglise de Madagascar vient de naître. Il revient Le 16 juin 1838 pour 5 mois. Il trouve la Communauté vivante et plus nombreuse qui a dû résister aux moqueries... et aux menaces... en effet " les priantes" se refusaient à la prostitution. 
          
le 25 avril 1839, de retour pour 7 mois, il poursuit sa mission. Pour lui, Evangélisation et Promotion par l'instruction vont de pair. Quand il repart, en décembre, il laisse une Communauté de 700 baptisés, dont beaucoup d'enfants.... Ensuite l'opportunité lui est donnée de prendre contact avec l'île Nosy Be pour amplifier la Mission. Ce déplacement est pour lui un nouveau champ d'action.

C'était le 30 janvier 1840. Il décrit son action à son neveu Maurice, curé de Ginestières : " J'avais choisi 8 enfants de divers chefs, qui étaient toujours avec moi, afin que sachant bien lire avant mon départ, ils puissent continuer tout ce que j'avais commencé... Aussi il y a trois endroits où les écoles que j'ai commencées, continuent en mon absence." Fin septembre, 50 adultes auraient pu être baptisés mais Dalmond ne le fait pas. Rappelé à Bourbon pour assurer l'intérim du Préfet Apostolique, il utilise cet argument pour reformuler son attente : " Dans l'incertitude de pouvoir continuer cette mission, je n'ai pas été les baptiser car depuis quatre ans que je vais à Madagascar on me fait des promesses d'envoyer des missionnaires pour cette œuvre importante et jusqu'à présent personne ne se présente."

L'année 1841, il fait imprimer ses livres à Bourbon.  En décembre de la même année, il est nommé Préfet Apostolique de Madagascar mais  P. Dalmond est un Préfet sans troupe, perdu sur cette île. Il propose sa démission à Rome : " La direction d'une telle œuvre surpasse tout à fait mes forces... pour moi je ne souhaite que la faveur de travailler et de mourir dans cette mission et d'aider autant que je le pourrai ceux que votre Eminence daignera envoyer."

Dix ans après avoir commencé l'annonce de l'Evangile, agé de 47 ans, Pierre Dalmond meurt épuisé à l'île Sainte Marie Le 22 septembre 1847, Au même moment, Rome venait d'expédier les lettres le nommant évêque de Pella et vicaire Apostolique de Madagascar.

Aujourd'hui, aprés avoir été rénovée,  l'église de l'île Sainte-Marie est classée au patrimoine historique national. 

Dans le livre du Père Bruno Hubsch auquel nous avons emprunté le titre, on trouvera toutes les difficultés et les réussites dans "l'épopée missionnaire" qu'à vécu Pierre Dalmond. (1)

(1) : Un prêtre diocésain Pierre DALMOND du Père Bruno HUBSCH